forgotten promises.  tu avais dit plus jamais. une assiette qui vole en éclat, les pleurs de la femme qui ne sont qu'échos entre les murs de l'appartement, la fillette qui se cache sous ses couvertures, mains sur les oreilles, tenter d'oublier un énième fois ces excès de colère. plus jamais tu ne toucherais à ça, rian. une table qui se renverse, la main de l'homme qui s'abat sur la joue de sa femme. des menaces à n'en plus finir. il menace de la quitter, de la laisser en plan avec la plus vieille et le dernier en route et elle le supplie. elle lui dit qu'elle ne recommencera plus, qu'elle s'excuse et qu'elle n'aurait jamais dû. cercle vicieux dans lequel ils sont tous les deux pris. et dans lequel ils retombent tout le temps.

c'est dans cet atmosphère tendu que tu es né. tu avais déjà une grande soeur, juri. et vous aviez des parents absents, trop absorbés par leur travail pour bien prendre soin de vous. ce n'est pas l'argent qui manquait, au contraire. c'est eux qu'il manquait.

parents absents, nourrice pour seule figure parentale, bien rapidement, tu t'es senti seul au monde, même si bien entouré. et ton caractère s'est forgé ainsi, palliant un manque d'affection de toutes les façons possibles.

           
   unrealized hopes  ; t'as cinq ans quand vous quittez l'australie pour vous établir en corée. tu ne parles aucunement la langue, bien que tes deux parents y soient nés. ils n'ont pas cru important de vous l'apprendre, certains de ne plus jamais remettre les pieds dans leur mère patrie. tu débarques dans un nouveau monde, complètement différent de celui auquel tu étais habitué. ta mère est démise de ses fonctions et reste à la maison pour s'occuper de vous. tu fréquentes les meilleures écoles et te fais rapidement des amis.

et pourtant, tu as l'impression que quelque chose ne tourne pas rond. comme s'il te manquait quelque chose. et ce vide, tu l'as traîné avec toi jusqu'à ton adolescence. jusqu'à ce qu'on t'abborde, qu'on te propose une offre à laquelle tu ne pouvais dire non. un moyen pour toi de t'affirmer et de réellement prendre ta place. les titanium freaks. tu devais avoir seize ans la première fois que tu as marché dans cette foule, un bandana sur le visage, les yeux pétillants et l'âme en émoi.



frustrated longings. ; tes doigts frappent sur la table à un rythme régulier. tes prunelles ne cessent de fixer l'horloge au mur, dans l'attente que le suplice achève et que l'heure de gloire arrive. le temps passe toutefois trop lentement et l'impatience se fait sentir. tu rabats l'écran de ton ordinateur et le fourres dans ton sac. et tu te redresses en plein milieu du cours, sous les regards étonnés des autres étudiants. m. seo, veuillez reprendre votre place, je vous prie. un sourire en coin, un doigt d'honneur en direction du professeur, et tu claques la porte sans même jeter un regard derrière toi.

fuck the system.