ONE, TWO, THREE, B R E A T H E  ;


     
                 
 A COLLECTION OF POLAROIDS, NEATLY STACKED INTO A BOX UNDER YOUR BED  ;

jeju, l’hôpital. maman épuisée mais heureuse. papa qui pleure et sourit à la fois. deux enfants déjà l’un contre l’autre. le bonheur dans un regard. venise, la gondole, la main de son jumeau dans la sienne, des sourires éternels. école, leurs premiers pas. minwoo qui fronce des sourcils. lui derrière, ses mains accrochées à son tee-shirt, maman derrière qui se veut rassurante. les chevaux. première chute, minwoo en pleurs dans ses bras, et ses mains dans ses cheveux, la complicité intacte. le hall d’entrée, son air fatigué, la main de papa qui se sert sur son épaule, le masque sur son minois, et les étincelles disparus dans le regard des adultes. leur chambre. pause. tout à l’air d’aller bien encore. leur chambre. ils sont ensemble, et le monde n’a plus d’emprise. nostalgie douce. paris, maman est fatiguée, papa à un air malade, minwoo et lui rayonnent. la tour eiffel. ils sont accrochés aux jambes de papa. et papa il refuse de regarder la vue. le rire de maman immortalisé. elle rayonne. égypte, ballade en dromadaire. lui accroché à son frère. comme toujours. le salon de la maison, minwoo enfin endormi contre papa, photo prise par maman en rentrant de l’hôpital, lui somnolant contre son flanc. hawai, son frère dans les buissons. photo un peu flou, il riait tellement. vegas, photo prise en début de voyage. la suite à l’hôpital. la salle de bain, lui dans son bain, un livre en main, en jean dans la baignoire. la silhouette de son frère qui rit dans un coin. le jardin, minwoo boudeur en robe. la première robe qu’il a réalisé. japon, kyoto, les cerisiers en fleurs, des couronnes dans leurs cheveux, des sourires. nouvelle pause. on oublie le temps qui joue contre eux. l’hôpital, maman qui peine à sourire, lui dans le lit, minwoo accroché à son bras, la néphropathie annoncée. papa qui enserre ses épaules, soudainement frêles, mais lui un sourire éclatant. battant. vienne, le théâtre, représentation d’un ballet, la famille au complet. eux quatre contre le monde. jeju, le grand hôpital, photo prise par ses soins, papa qui reçoit un prix. une autre suit, celle du journal, la famille byun dans son naturel, maman qui embrasse papa et eux les jumeaux faisant des grimaces derrière. uniformes, la cour du lycée, cérémonie de fin d’année, et leurs sourires, le même en écho, le diplôme fièrement montré. l’appartement, le leur, des éclats de rire, et leur bataille d’eau dans le spa immortalisé par un ami. des sourires. les amours de minwoo. les siens aussi. les deux éphémères. seuls les photos d’eux intemporelles. son atelier, du tissu partout, lui en plein milieu, des lunettes sur son nez, une grimace pour son frère derrière l’appareil. minwoo qui dort, sur le canapé, ses cours étalés au sol. maman qui cuisine, journée de congés où elle profite. papa qui fait des grimaces, éternel adolescent. dernier voyage, hong kong, victoria peak, eux qui dominent le monde, les jumeaux toujours ensemble. une autre photo, le restaurant, tenue traditionnelle et leurs sourires. noël dernier, à l’hôpital, mais des sourires, toujours, la crainte cachée dans leurs yeux. japon de nouveau, les cerisiers en fleurs comme décor encore une fois, avant leur deuxième année, toute la famille en yukata. minwoo au bras d’un garçon, figure récurrente dans les photos. elle, si jolie avec ses cheveux couleur de feu, ils auraient pu être. photo prise à la sauvette, un regard fixe sur l’objectif, le sien, une ébauche de sourire, crème glacée en main. minwoo avec les chevaux, douceur dans le cliché, son rire résonnant presque à travers la photo. eux deux toujours, des éclats de rire, soirée immortalisée, leur joie également. morceaux de vie sur du papier glacé. morceaux de souvenirs.