< il s’est assis au même endroit, à la même foutue table quand c’est arrivé. Un rire, une moquerie, un sourire; contact visuel et regards échangés — ce n’est qu’une simple curiosité et pourtant quelque chose l’avait dépassé : son système s’était enflammé à l’instant même où il s’était approché pour lui parler. Son sang bouillonnait déjà, et inconsciemment, face à sa confusion il n’avait trouvé que l’alcool comme solution, pour chasser ces émotions qui le dévorait; pour oublier ce il et ses yeux qui l’avait fasciné, ces constellations impérissables et cette gravité qu’il ne pouvait plus ignorer. >

< ses doigts se perdent dans ses cheveux basanés, dans une poigne douce puis s’enfonçant volontairement avec plus d’autorité. C’est délicat et pourtant violent, sanguin et pourtant plaisant; il pourrait s’éterniser pour ancrer cette sensation à jamais, la saveur de cette bataille pour dominer. >

< qu’importe ce qui s’était passé, c’était supposé être effacé une fois le matin levé. Il n’y avait pas de seconde, troisième, quatrième ou cinquième essai. Provocations, incidents — conséquences puis des déraisons; entre deux casiers, pendant la pause déjeuner; il arrivait que son dos rencontre le mur gelé et que ses lèvres retrouvent alors leur symétrie désordonnée. >

< ses doigts glissent le long de sa peau immaculée, avant de s’égarer sur sa ceinture pour le libérer de la pression qui le torturait. Ses lèvres insistantes rougissent son cou avant de fleurir en plusieurs baisers pour étouffer les murmures qui naissaient des brasiers qui s’étaient éveillés. >

< son prénom est la seule chose qui lui vient à l’esprit — sa seule folie est d’être obsédé par lui, il n’est plus sûr que ça soit l’alcool ou le désir; il ne voit que lui. lui, lui, lui comme une vieille foutue litanie. >

< naturellement les habitudes sont venues avec le temps; comme cette fois-là où il avait retrouvé sa brosse à dent dans son évier, découvert qu'un placard entier avait été vidé pour ses effets; comme ces fois-là où il se glisse contre les draps froissés et qu’il l’attire contre lui et son corps déjà dénudé. >

< il l’avait dit en premier. et ça sonnait comme une menace pour le persuader de rester. Ces trois mots maudits qui avaient pour but de l’ensorceler, de lui offrir ce qu’il n’osait pas risquer; la stabilité, des fondements à ses sentiments. Soudainement ces mots-là étaient devenu douloureux, comme un poids au cœur; une cicatrice que l’on venait de rouvrir à vif. Comme un danger qu’on lui criait; que plus jamais il ne pourrait s’arrêter dans sa chute face à sa gravité. >

< C’est ce qu’ils lui disaient, et ce qu’il tentait à tout prix d’ignorer; qu’après tout, ses mots, ses gestes, et leurs secrets partagés; la violence de ses poings face à la douceur de ses baisers, tout avait un sens. Tout. Comme ce regard échangé, ce premier baiser, ce premier touché, cette confession murmurée. Il ne pouvait que l’aimer, sinon, qu’est ce qu’il deviendrait ? >

(( sans lui. sans eux ))

I wish we could.
I wish I could wait for you.
I wish I could try to found you.
But I can’t.
cause’ you’re already with me.
Deeply in my heart.