forgive me father  ; Rigidité fossilisant la colonne vertébrale, courtoisie ciselant les risettes, nervosité blanchissant les phalanges ; politesses lustrant les palabres, politesses finement crachées à ces faciès fastueux. Les soies satinées ourlaient au gré des gestes, crinière corbeau lézardant la chair crémeuse, amalgame de pierreries enserrant les doigts fluets. Et Yura valsait, rythmée aux clameurs de ses géniteurs, ondoyant parmi ces prédateurs trompeurs, mascarade macabre qu’était son existence ; arabesques méticuleusement mesurées, ondulations suintant de vénusté, toujours sur le bon tempo, jamais une saccade de trop.

Ce n’est pas assez.

Perfection qui semblait nichée au creux de la pénombre constellée, perfection toujours hors de portée ; les doigts trémulaient vainement, s’évertuant à capturer la voûte chatoyante, brûlant d’étrangler les astres et usurper leur scintillement, mais les pieds demeuraient fermement enraciné au macadam maculé. Car l’enfant damnée n’était que carcasse d’étoile putréfiée, encageant débris d’humanité en son poitrail nécrosé ; émotions et effusions jugulées pour palper la sainte excellence, émotions et effusions pulsant malgré tout avec ferveur, parasitant les sinuosités de l’encéphale. Elles grondaient et grouillaient furieusement au creux des ses entrailles, et comme tout étoile condamnée à l’abattoir, une ultime détonation calcina son esprit infecté ; sentiments trop longtemps muselés qui enferrèrent sa carapace poreuse, sous le regard écoeuré de parents pétrifiés.

Il semblerait que votre fille soit atteinte du trouble maniaco-dépressif.

Deux par deux, trois par trois, sept par quatre, les cachets longèrent sa trachée.
     
           
   amen  ; Trou noir logé au creux de la cage thoracique, elle ne se sentait pas bien mais elle ne ressentait plus rien. Effervescences gommées par les comprimés, ennuie asséchant le fleuve impétueux de ses pensées ; humaine dépouillée de sa qualité primaire, celle d’éprouver. Pilules siphonnées au creux des toilettes lors d’un crépuscule fatidique, volonté de s’affranchir de son encéphale machinal ; poupée peaufinée se voulait femme furieuse.

Et Yura fut ébranler, dévorer, consumer ; cigarette vissée aux lippes de son désarroi, cigarette incendiée par son propre émoi. Papa et maman eurent vent de l’escapade rédemptrice, et l’encagèrent à nouveau dans ses propres abysses ; gélules enfoncées au creux de la gorge.

Ça aurait du s’achever ainsi ; mutinerie endiguée, nuit maculant l’existence limpide des insignes li.

Et pourtant. Nausée oscillant l’estomac, fragrances fétides inondant les narines ; la moindre image répulsive, le moindre arôme pestilentiel, lui suffisait à dégorger son précédent repas. Asthénie entravant les mouvements, accablement régissant les fibres ; tout semblait indiquer une terrible affection.

Syllabes serpentines s’écoulant des lippes cintrées du spécialiste ; prétendue pathologique qui n’en était pas une.

C’était une heureuse nouvelle qui la fit dégobiller de peine.

Petit être niché sous sa pulpe albâtre, petit être bourgeonnant au creux de ses entrailles ; sang de son propre sang. Larmes salées sillonnant ses joues, parents étrangers à son spleen inextinguible ; éventuellement, lentement, la décision fermenta au creux de ses réflexions.

Journée qui fut éclipsée aux yeux de tous, journée tatouée au fer chaud dans son cerveau ; blancheur immaculée irradiant ses prunelles miroitantes, effluves d’antiseptiques omniprésentes. 15 minutes, ni plus ni moins, et c’était achevé.

Parfois, durant ses pénombres les plus sinistres, Yura esquisse son faciès ; le galbe de ses pommettes rosées, les nuances de sa crinière corbeaux, la carnation diaprant sa chair velouté, la courbe de ses risettes amusées. Et ça l’assassine.