une vie de chien  ; Les sirènes des ambulances, des bruits sourds. Ah, je me suis encore fait avoir. On m'avait bien dit de ne pas lui faire confiance, mais la loyauté, que voulez-vous, je n'ai jamais su comment ne pas être loyal envers mes amis et me voilà couvert de sang. Encore une fois, pourquoi ça finit toujours comme ça ? Enfin, ce n'est pas grave... à part mes poings je ne possède rien de toute façon. Une petite soeur, une mère malade. J'ai beau les aimer de tout mon coeur, récolter de l'argent devient difficile. Ça finit souvent comme ça, au final... Visiblement quand on est pauvre on n'a pas le choix.

Le choix.
Les rêves.
Les envies.
J'ai tout oublié depuis.

Souris à la vie, la vie te sourira. Une putain de phrase clichée - ras le cul. La vie ne m'a jamais sourit, mais je continue de sourire comme un abrutit malgré mes plaies, j'ai réussie à tenir quelques billets dans ma main, c'était l'important. L'argent achète le bonheur, c'est comme ça - tout le monde cherche le bonheur. Ne me jetez pas la pierre, à ma place vous auriez fait quoi ? Vous auriez pu laisser votre mère souffrante galérer à faire le ménage chez les gens pour un salaire de misère ? Alors qu'il y a tellement de riches qui sont prêts à payer de grosses sommes... pour des choses simples; comme coucher, faire le pitre, être un clown ou un punching ball.

Sans argent, nous ne sommes rien.
Sans argent, il est inutile de rêver.
Sans argent, il est inutile de vivre.
Sans argent, nous ne faisons que survivre.

Ma mère et ma soeur ont besoin de moi, je n'ai jamais pu me permettre de faire ce que je voulais. Il faut que ma soeur aille à l'école, il faut que ma mère puisse se soigner. Mon père ? La notion paternelle est trop abstraite pour moi. Ma mère a eu deux hommes dans sa vie, qui l'ont abandonné après l'avoir mis enceinte. Quand elle s'est mise avec le père de ma petite-sœur, j'ai cru qu'enfin elle allait être stable, mais que dalle. Enfin, même ce souvenir est vague.
L'ai-je déjà vu sourire, même ?

« Mais Jae Hwa pourquoi tu continues de sourire comme si tu t'en fichais »
Elles me l'ont souvent demandé.
La réponse est pourtant simple.
Je n'ai pas le choix. Si je commençais à me morfondre qui s'occuperaient d'elles ? Qui serait là pour payer le médecin, pour payer l'école ?
Les choses doivent changer.

Visiblement réduire les inégalités sociales serait idéale. Je n'y crois qu'à moitié, mais moi aussi je veux que les choses changent. Alors, j'ai rejoint le mouvement des titanium freaks, convaincu à moitié. Je veux juste me sentir vivant... rien qu'un peu.
Pitié, aidez-moi à rêver, à avoir un but.